Agadja monte sur le trône du Dahomey en 1711, à la suite d’une période de troubles dynastiques. Son accession au pouvoir est marquée par l’exil d’Agbo Sassa, fils unique du roi Akaba, qui, bien que légitime héritier, est évincé lorsqu’il atteint l’âge de gouverner.
Dès son avènement, Agadja initie une politique expansionniste qui transforme le royaume. En 1724, il s’empare d’Allada, puis en 1727, il conquiert Savi et Ouidah, offrant au Dahomey un accès direct aux routes commerciales atlantiques. Cette position stratégique favorise les échanges avec les Européens et renforce l’économie du royaume.
Son règne est marqué par l’essor des Agojié, ces femmes guerrières redoutables qui joueront un rôle clé dans les batailles. Il modernise également l’armée en intégrant des armes européennes, consolidant ainsi la puissance militaire du Dahomey.
Cependant, son expansion attire l’attention du puissant royaume d’Oyo. En 1726, Agadja subit une lourde défaite face aux forces d’Oyo et, en 1727, doit accepter un accord de paix qui impose au Dahomey le paiement d’un tribut annuel. Malgré des tentatives de résistance, Oyo lance de nouvelles invasions entre 1728 et 1732, forçant Agadja à revoir sa stratégie. En 1730, il décide de déplacer la capitale du Dahomey d’Abomey à Allada, une décision tactique destinée à mieux protéger son royaume des assauts répétés.
En parallèle, Agadja entretient des relations avec les Européens, notamment les Portugais, qui sollicitent l’autorisation de construire une chapelle. Il accepte, mais pose une condition symbolique forte : il exige que la croix chrétienne soit placée en haut de l’édifice et remet une calebasse fermée qui doit rester dans la chapelle, illustrant ainsi son approche diplomatique et spirituelle.
Agadja s’éteint en 1740, laissant derrière lui un Dahomey profondément transformé, tant sur le plan territorial que militaire et économique.
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